Judith Gauthier, sinologue, orientaliste et "princesse chinoise incarnée"
Dès son enfance, Judith, la fille du poète parnassien Théophile Gauthier apprit le chinois auprès de Tin Tunling, un proscrit des Taiping à Paris. Devenue sinologue de grand renom, elle signa, en 1876, « le Livre de Jade », dédié à Victor Hugo. Il s’agit là du premier recueil de poèmes chinois traduits en français par Judith Gauthier dans lequel étaient regroupée une centaine d’oeuvres poétiques des dynasties Tang et Song dont celles de Li Bai, Du Fu et Li Qingzhao.
Le recueil traduit plus tard en allemand, en danois et anglais, aurait donné au dernier grand musicien romantique européen Gustav Mahler l’inspiration mystique pour composer sa neuvième symphonie LE CHANT DE LA TERRE en 1908. Outre « Le Livre de Jade », Judith Gautier publia encore plusieurs romans et contes sur la Chine, à savoir « Le Dragon impérial » et « L’Eventail de deuil ».
Cette année, on commémore le centenaire du décès de cette femme écrivain exceptionelle qui mérite d’être citée pour son indéniable contribution au développement de l’orientalisme et, en particulier, à la diffusion de la littérature chinoise en France.
Conférencière : Madame DONG Chun
Professeur de français et membre de l’Association des écrivains de Chine ; chevalier des Arts et Lettres ; rédactrice-journaliste et commentateur associé à TV5Monde de 1996 à 2012.