De la méconnaissance à la reconnaissance : prélude à l’histoire des relations culturelles et diplomatiques franco-chinoises
Si la sinologie française s’est enorgueillie d’avoir été longtemps parmi les toutes premières en Europe et que la Chine eut à son tour les meilleurs connaisseurs de la France et du français en Extrême-Orient, les relations entre les deux pays ont fini par se développer grâce à des initiatives individuelles. Avant même la reconnaissance entre les deux Etats, il y a cinquante-cinq ans, ces initiatives furent celles - pour les écrivains - d’un Jean-Paul Sartre ou d’un André Malraux ou encore - pour les peintres et critique d’art - celles conduites respectivement par un Wu Zuoren, un Lin Fengmian ou un Fu Lei. Elles participèrent grandement au rapprochement entre Paris et Pékin auquel aspiraient, déjà sous la IV° République, un certain nombre de parlementaires français et notamment Edgar Faure ou François Mitterrand. Effectif en 1964, l’établissement de relations diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine se traduisit par une fascination réciproque que nourrit la jeunesse des deux pays. Cette fascination se poursuit aujourd’hui et donne lieu à des collaborations actives dans les domaines les plus divers. La reconnaissance mutuelle entre la France et la Chine de leur propre diversité, le respect de leur différence et de leur indépendance sont au cœur même des principes de souveraineté et de multipolarité auxquels tant le Général De Gaulle que le Président Mao Zedong et leurs successeurs demeurent profondément attachés.
Conférencier : Emmanuel Lincot
Professeur à l’Institut catholique de Paris et spécialiste de l’histoire culturelle contemporaine de la Chine