LE RAYONNEMENT DE LA PENSÉE BOUDDHIQUE DE L’INDE À LA CHINE
Origine, développement, transmission et acculturation
De l’Inde à la Chine. Tel est ce trait d’union que fut et que demeure le bouddhisme entre les deux grandes civilisations asiatiques. L’une comme l’autre, mais à des moments historiques distants, ont vu la doctrine du Buddha régner comme « religion d’État ». Phénomène majeur dans l’histoire des spiritualités par son large et divers rayonnement, le bouddhisme se prête à différentes approches. Celle proposée ici est de suivre sous les courants de pensée et écoles apparus au cours des siècles – tels lesdits Petit véhicule (Hinâyana) et Grand Véhicule (Mahâyâna) – le fil continu de la Doctrine première : propositions fondatrices et permanentes exposées par Celui qui en fut le découvreur au VIe siècle av. J.-C., Gautama, le Buddha (Éveillé).
L’événement, car il survint ainsi, fit une saillie remarquable au sein de la pensée indienne ancestrale. Cette approche des grandes questions spirituelles et philosophiques, méditées et enseignées par le Buddha, quittait le plan de la seule identité indienne pour s’élever à celui de l’universalité. Seront abordées dans ces deux premières conférences les fondements de la doctrine, la Loi bouddhique (en sanskrit : Dharma ; traduit en chinois par fa). Celle-ci se signale par la démonstration conséquente de l’invalidité d’une croyance en des entités immuables, métaphysiques, dans ce monde, telle que celle en un « moi » ou un « soi » (ātman), aussi bien qu’en un Principe ultime de toutes choses (Brahman) : rompant ainsi avec la tradition spirituelle indienne, védique et brahmanique. L’exposé portera, en premier lieu, sur la genèse de la formulation des « Quatre nobles vérités », pierre angulaire de la doctrine bouddhique exposée lors du premier Sermon du Buddha à Sarnath, près de Bénarès (Varanasi). La deuxième conférence abordera le bouddhisme et ses courants doctrinaux en Inde – et au Gandhâra (Ie-IVe siècles) –, dans ses périodes initiales puis de rayonnement, à la lumière des témoignages archéologiques et artistiques.
TROISIEME CONFERENCE
Développement et transmission dans la Haute Asie, en Sérinde
L’échelle des oasis sur la Route de la soie
(~Ie - VIIe siècle ap. J.-C.)
Intervenant : Jacques Giès, ancien président du Musée national des arts asiatiques – Guimet et Inspecteur général des Affaires culturelles au Ministère de la Culture et de la Communication, est un sinologue et un historien de l'art mondialement reconnu dans le domaine de l’art bouddhique en Chine et en Sérinde (Asie centrale orientale), ainsi que dans celui de l’histoire de la peinture chinoise.